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La retraite, un nouveau départ pour adopter des pratiques écoresponsables ?

Dernière mise à jour : 13 nov. 2023


Comme tout le monde, les retraités (ou bientôt retraités) sont concernés par les problématiques environnementales. À l’heure de telles inquiétudes, la retraite – tout comme la grossesse ou l’arrivée d’un enfant et la mobilité résidentielle – peut constituer un temps opportun pour instituer des habitudes de vie écoresponsables. C’est ce que pointe un rapport de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)[1] intitulé Les Évènements de vie comme opportunités pour encourager des pratiques écoresponsables[2] qui propose des leviers d’action destinés à pérenniser les pratiques positives mises en place pendant ces transitions de vie.


Certains épisodes de nos vies peuvent influencer durablement nos habitudes de consommateurs

Après des bouleversements subis et vécus négativement (diminution des revenus résultant d’une séparation, d’une perte d’emploi ; une grève de transport ou une panne de voiture…), nous aspirons davantage à revenir à la situation initiale qu’à mettre durablement en place de nouveaux réflexes. Le poids des habitudes freine nos changements de comportement… Pourtant, des études pointent que nous serions plus enclins à faire évoluer nos habitudes lors de l’arrivée d’un enfant, lors d’un déménagement ou de notre retraite (évènement certes subi… mais correspondant à un état durable !). Pourquoi alors ne pas profiter de cette transition pour enclencher, au quotidien, des pratiques pérennes impactant positivement la protection de l’environnement ?


Du côté des retraités : moteurs et freins

Synonyme d’interruption des obligations professionnelles, la retraite est parfois attendue comme un nouveau départ favorable à l’expérimentation et à l’engagement social[3]. Hélas, cette étape s’accompagne aussi de préoccupations financières. Une étude du CREDOC montre que l’inquiétude face à la diminution des ressources constitue le principal frein à la projection des futurs retraités[4]. Aussi n’est-il pas surprenant que deux logiques contradictoires soient observables . D’un côté, les récents retraités préféreraient maintenir leur mode de vie d’actif (« théorie de la continuité ») alors qu’en parallèle, la retraite implique des ruptures substantielles d’ordres identitaire, temporel, de mode de vie et d’activité (« théorie de la rupture »)[5].


Finalement, l’augmentation du temps libre, la diminution des ressources et la peur de l’isolement social, contraignent à moduler les habitudes et favorisent l’adoption de gestes écoresponsables. Sensibles à l’idée de « bien vieillir », les retraités disent mettre à profit le temps libéré pour, par exemple, manger plus sainement (diminution de la consommation de viande au profit des légumes, fréquentation plus assidue des marchés, cuisine faite à la maison avec des produits frais), entretenir leur forme physique, consommer écologique (emploi de produits d’entretien naturels, déplacement en transports en commun ou à vélo, courses en circuit court) …

La baisse des revenus et parfois, la sortie des exigences professionnelles, amenuisent également les besoins vestimentaires ou d’équipements. Ces pratiques vertueuses, qui convergent avec la préservation de l’environnement, entrent pourtant en collision avec l’envie de « profiter » ou « se faire plaisir » induite par l’augmentation du temps libre. De ce fait, certains expriment l’envie de voyager en avion ou en bateau de croisière. Une tendance est aussi à l’intensification des déplacements pour faire les courses et pour ses loisirs, afin de « s’occuper », de « voir du monde ».


Alors, passées les périodes de tâtonnement et de dépassement des paradoxes, les retraités peuvent-ils trouver sens et équilibre dans une vie plus écoresponsable ?


[1] https://urlz.fr/jtZO [2] Note de synthèse (17 pages), Colette Maes, Charlotte Millot, « Les évènements de vie comme opportunités pour encourager des pratiques écoresponsables, ADEME, CRÉDOC, 2020, du rapport détaillé de l’étude éponyme (117 pages), Isa Aldeghi, Nelly Guisse, Colette Maes, Charlotte Millot, 2020. / [3] Guillemard A-M., « De la retraite morte sociale à la retraite solidaire. La retraite une mort sociale (1972) revisitée trente ans après », Gérontologie et Société, n° 102, p. 53-66, 2002. [4] Alberola E., Maes C., Petit M. (2018), « Les Jeunes Retraités, projection et vécu de la retraite, représentations du bien vieillir, sensibilité à la prévention », CRÉDOC. [5] En effet, d’après Bouteyre et Lopez (2005)20,


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